stories videos photos

Sunday 18 February 2007

[Une histoire d’amour merdique]

2000 mots à 2000 $

(à = x) et (x = .) ó (à = .)

(2000) . (mot) . (2000) . ($) = 4000 000 mots/$ = 4000 000 $/mot

La méthode est la suivante :

Considérons que (2000), (mot), (2000) et ($) sont des éléments. Nous pouvons conclure que :

(2000) = (x)

(mot) = (y)

(2000) = (x) (étant donné que c’est le même élément que le premier)

($) = (z)

Nous avons donc :

(2000) x (mot) x (2000) x ($) = (x) x (y) x (x) x (z) = (x²) x (y) x (z) =

(2000²) x (y) x (z) = 4000 000 zy = 4000 000 yz = 4000 000 mot/$

Abed el Mawla posa son crayon noir sur la table et éloigna du bout des doigts ses feuilles blanches laissant ses mots jouir sur le brouillon de sa petite histoire. Il décida de recevoir la nouvelle petite avec ce que les hommes méritent : « Gillette ». Il voulait l’accueillir avec la barbe rasée, contrairement à ce qu’Avedice aimait.

Avedice…un amour dans une feuille de mûre…un baiser, un fil, la lune…des seins tendres…Avedice la libidineuse.

Il choisit de se vêtir de son nouveau titre pour l’accueillir : « une histoire d’amour merdique »

Tatatatata...tatatatatatata...tatatatatatata

- Allô ?

- Tu dors ?

- Non, j’allais me raser

Il raccrocha.

Abed marcha lentement sur le plancher de sa nouvelle maison, sa nouvelle vie. Il essayait d’entendre le son des pas de son histoire alors que ses chaussures de daim effleuraient la surface de son plancher…

Il prit la radiocommande et ordonna son doigt de déclencher le lecteur de CD avant de se reposer sur son fauteuil confortable. Il croisa les doigts rêvasseurs et se mit à penser à son crayon noir et à sa voix coulant sur l’étendue blanchâtre (ses doigts adoraient gribouiller sur cet horizon de pages blanches). Il attendait…

Il reposa la radiocommande sur son fauteuil confortable et vit un léger nuage de poussière flotter dans l’air, pénétré par un faisceau de lumière libéré par la vitre entrouverte de sa maison. Il se dirigea à la salle de bain…le silence le tourmentait…Il le remplit alors par un peu de musique grâce à la commande qui repose sur son fauteuil chaleureux (grâce à cette lumière qui jaillit de l’entrouverture). Ainsi fut son silence…

Il se regarda dans le miroir mais ne vit pas son visage…Il découvrit les traits d’un personnage qu’il pensait avoir oublié. Il essaya de sourire mais n’y trouva aucun sens. Il décida donc de commencer à se raser.

Il toucha du bout des doigts le robinet placé sur son triste mur. Un fin fil d’eau en coula. Il pensa que c’était les larmes de son mur morose (il a toujours crut ainsi, à chaque fois qu’il faisait couler l’eau du robinet).

Il regarda son visage une deuxième fois et découvrit les traits d’un personnage qu’il pensait avoir oublié, couverts de mousse à raser. Il voulut sourire mais n’y trouva aucun sens. Il se mit à penser à sa petite histoire. Ses doigts se sont excités et saisirent le rasoir. Il se souvint d’Avedice…Ses yeux se tournèrent vers le miroir et virent des millions de mots fleurir sur les traits de ce personnage qu’il essayait d’oublier, couvert de mousse. Il leva son rasoir et, d’un silence profond, la fit passer sur les poils et les mots qui poussaient sur cette étendue blanchâtre (son visage couvert de mousse). Il entendit un bruit faible…

Abed ferma les yeux se laissant emporter par le plaisir de ce son charnel. Sa bouche palpitait. Le bout de sa langue caressait sa lèvre inférieure, elle la massait. Sa lèvre supérieure s’introduit à l’intérieure de sa bouche. Ses dents la frôlaient, l’effleuraient, puis la serraient. Il goûtait au sang et se rappela la saveur du premier baiser. Il se souvint de la petite histoire et de « l’histoire d’amour merdique ».

Ce titre lui plaisait beaucoup. Il voulait exprimer sa haine, son amour. Il voulait mentir et écrire pour qu’il soit crut et pour que l’on pense que sa petite histoire avec Avedice est merdique malgré ce fil gluant qui réunissait leurs lèvres, malgré ce cercle (il aimait les cercles) qui illuminait ce fin fil visqueux et malgré tout ce qu’il a écrit ce soir.

Avedice… un baiser, un fil, la lune…Bien qu’il considérait cette histoire comme la meilleure qu’il avait écrite et bien qu’il sentait toujours la présence de ce fil gluant sur ces lèvres il ne pouvait s’empêcher de pleurer à chaque fois qu’il pensait à ce fil qui réunissait ses lèvres à celles de son amour qui l’a abandonné un beau matin. Il a toujours voulu effacer ce fil, ce baiser, ce cercle (la lune) de sa mémoire.

Abed jeta un regard dans le miroir et vit le fil. Il vit le souvenir. Abed lâcha la lame du rasoir sur ses lèvres laissant ainsi couler les mots de ces souvenirs. Le « baiser » tomba sur le bord du lavabo et se fracassa. (Le « r » est jusqu’à ce jour coincé dans une des fissures de ce vieux lavabo)

يتبع

No comments:

nb